Nicolas Bovesse designerAprès ses études au sein de l’atelier de design industriel à l’ENSAV-La Cambre et après deux stages à Paris (Radi designers, Ronan & Erwan Bouroullec), la tête pleine de rêves, Nicolas Bovesse  crée son atelier personnel NICOLAS BOVESSE DESIGN STUDIO. Donner du sens aux objets qu’il dessine, c’est son travail le plus précieux. C’est ainsi qu’il articule ses recherches et qu’il travaille pour questionner l’humain. Éclectique dans son travail, Nicolas Bovesse se plait à dessiner des nouveaux objets dont l’histoire commence dans le quotidien.

D’un concept naît un dessin, d’un dessin naît une maquette, d’une maquette naît  un prototype, d’un prototype naît un produit. Chacune de ses créations témoigne de longues recherches sur le code, la forme, la fonction, l’histoire, le temps.

Très diversifié dans son approche du design, Nicolas Bovesse déambule  entre la production sérielle et l’objet unique.
photo © Renaud Callebaut

 

S’il te plaît, dessine-moi un objet

 

Est-ce à cause de sa tignasse ébouriffée, de sa voix enfantine, de son sourire mystérieux ? Nicolas Bovesse m’a toujours fait penser au Petit Prince de Saint-Exupéry. Si le célèbre homme de lettres et aviateur français a édifié sa carrière sur l’abandon de sa vocation de peintre, Nicolas a pu, par contre, développer pleinement son talent. Pas besoin de demander à quiconque de lui esquisser un mouton ou de croquer sa caisse : aujourd’hui, c’est lui qui dessine les objets. Une table, un tabouret, un banc, une lampe, un vase, un miroir, un tapis, un porte-manteau, un pot pour plantes ou une table pour dames… ses créations ont la simplicité et l’évidence que revêtaient l’arrosoir, le paravent et le globe dont le Petit Prince recouvrait sa rose, tous les soirs. Poétiques mais avant tout essentiels, les produits de Nicolas Bovesse sont le fruit d’un travail appliqué et honnête. Les matériaux sont traités avec un profond respect pour leur spécificité. Bois, métal, céramique : leur potentiel est exploré avec pertinence. Certains seront façonnés par le doigté des artisans, d’autres conçus avec la rationalité de l’industriel. D’éditions limitées en productions sérielles, ses objets forment une famille qui s’invite dans nos vies quotidiennes. Malgré la diversité des usages et des formes, les traits, l’esprit qui les anime, rappellent leur appartenance à un univers commun. Une planète que le Petit Prince aurait visitée avec plaisir, un monde pétri de l’imaginaire des contes de fées qui inspirent tant le designer. « Torr » est le nom d’un vase, basé sur le principe physique découvert par Evangélista Torricelli, l’inventeur du baromètre. D’un côté, un réservoir d’eau en verre, de l’autre, une résille métallique dans laquelle on arrange quelques fleurs librement. Le socle, en marbre, est légèrement creusé, comme la paume d’une main, pour que l’extrémité des tiges y puise l’eau nécessaire. Quelque chose rappelle Andrea Branzi. Mais la forme de l’objet évoque aussi le débiteur d’eau des canaris ou des hamsters. Une forme familière, silhouette reconnaissable. Le monde de Nicolas Bovesse est ainsi : un ensemble d’objets que l’on aime s’approprier. La rose du Petit Prince aurait apprécié.

Texte de Marie Pok pour l’exposition ‘home sweet home’ au Grand Hornu du 7 mars au 6 juin 2010

 
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